
Présentation

Aucune commune ne se dénomme "CASTEX en ASTARAC". Par contre il y a trois villages du nom de CASTEX en Occitanie : Castex d’Armagnac et "Castex" dans le Gers, et un autre "Castex" en Ariège. Le village de CASTEX dont il sera question sur ce site, Castex en Astarac, est le village de "Castex" du Gers (code postal 32170 – code INSEE 32086).
Castex en Astarac est aujourd'hui un tout petit village de moins de 100 habitants, tout à fait au sud-ouest du département du Gers. L'Astarac fut autrefois un comté de Gascogne, entre Armagnac au nord et Bigorre au sud. L’ancien comté d’Astarac est aujourd’hui un territoire à dominante agricole. La seule ville de l’Astarac est Mirande, ancienne capitale comtale, aujourd’hui sous-préfecture, avec environ 3500 habitants.
Les villages de l’Astarac sont de trois types. Les plus anciens sont à habitats dispersés. C’est le cas de Castex. Au 12ème siècle les seigneurs ont créé des castelnaux (ou châteaux neufs), des villages-rues perchés sur des éperons, l’unique rue conduisant au château-fort. Puis au 13ème siècle les bastides, aux rues en damiers, entourées de remparts, sont fondées en plaine. S’il y avait un château seigneurial, il était alors hors de la bastide. Ces trois types de villages, habitats dispersés, castelnaux, bastides, existent encore de nos jours en Astarac.
Enserré entre les rivières de l'Osse et du Bouès, Castex est un village situé sur la ligne de séparation des eaux, entre le bassin de l'Adour et celui de la Garonne. Le village est, ou plutôt était, traversé par une serrade, un chemin de crête, que l'on appelle ici le chemin de César, ou plus savamment la Tenarèze. Malgré son nom, le chemin de César n’est pas une voie romaine, mais un antique chemin qui reliait Bordeaux à l’Aragon. On en reparlera.
Autrefois appelé Casteth, ou Casteths, qui signifie fortification ou château en gascon, Castex a perdu son château depuis longtemps. Le seigneur du lieu n’y résidait plus et n’a pas jugé utile de le reconstruire après la guerre de Cent Ans. Il était bâti en terre crue, ou en terre crue et pans de bois et torchis comme encore aujourd’hui toutes les maisons traditionnelles du village, et n’a laissé aucun vestige.
A côté de cette page d'accueil, ce site comporte deux autres pages. En cliquant sur LE VILLAGE en haut de cette page, vous accédez à une présentation du village d'aujourd'hui : sa géographie, le paysage, la configuration du village, ses chemins et cours d’eau, ses maisons traditionnelles, un aperçu de sa faune et de ses orchidées sauvages,… Mais ce site est principalement consacré à l'histoire du village de Castex en Astarac. Vous pouvez y accéder en cliquant sur BLOG.
Ce village, me direz-vous, n’a pas d’histoire : aucun grand homme (ou femme) n’en est issu (ou issue), aucun souvenir de bataille, aucun monument historique à Castex. Et bien si. Comme tous les villages, Castex a une histoire. Et je vais raconter son histoire et l’histoire de ses habitants, enfin je dirais plutôt notre histoire.
Cette histoire comportera deux périodes, la première "interprétée", la seconde documentée.
La période que j’ai appelée "interprétée" sera une sorte de roman historique du village. Elle commence du temps de l’empire romain et se termine à la fin du 16ème siècle. Ces longs siècles ne sont pas documentés, sauf quelques vestiges ponctuels et quelques dates repères, comme l’année 1284, dont il sera question dans un prochain article. A défaut de documents historiques sur le village, je ferai alors appel à l’histoire de la Gascogne, à plusieurs thèses de chercheurs de l’université de Toulouse ou de Bordeaux, à des historiens gascons du 19ème siècle, pour bâtir un scénario vraisemblable de l’histoire de Castex. J’espère que mes simplifications ne déformeront pas leurs thèses. Le scénario proposé reste une hypothèse, et pourrait être contesté ou infirmé par la connaissance d’informations nouvelles.
La période documentée commence au 17ème siècle avec les premiers actes des registres paroissiaux du village. Ils sont encore incomplets, mais relativement riches d’informations sur les métiers et sur les maisons du village. Tous les actes de 1624 à 1904, plus de 2000 lignes, ont été transcrits sur un tableur informatique il y a une quinzaine d’années, ce qui permet d’effectuer toutes sortes de manipulations pour visualiser l’évolution des familles et du village.
La documentation du 18ème siècle est abondante et permet une "vraie" histoire de Castex. Car en date du 5 juin 1711 Castex fut incorporé par Louis XIV dans le duché d’Antin. Qui ne se souvient de la Montespan, la favorite de Louis XIV. Le mari de la Montespan n’était autre que le marquis d’Antin, Antin en Bigorre, dont on aperçoit le clocher depuis Castex. Son fils le duc d’Antin a fait réaliser par les arpenteurs du roi une carte de son duché, dont celle du village de Castex, datée de 1717. Son vassal le comte de Béon de La Palu d’Armentieux, dernier seigneur de Castex, a fait réaliser, de son côté, un plan cadastral très détaillé de Castex en 1778. Et toujours pour le 18ème siècle la mairie de Castex a conservé un livre terrier daté de 1729, en fait un compoix, c’est-à-dire une sorte de cadastre fiscal.
D'autres sources ont été utilisées, aux archives départementales du Gers, dans les bulletins des sociétés historiques du Gers, sur Gallica, le site Internet de la BNF (gallica.bnf.fr/BnF).
Il ne s’agit donc pas, surtout pour la première période, d’un récit d’historien, mais plutôt d’une mise en situation de travaux d’historiens consacrés à la Gascogne, voire à la Gascogne gersoise. Ainsi les grandes étapes de l’histoire du village seront chaque fois placées dans le contexte de l’histoire de la Gascogne jusqu’à l’avènement du roi gascon Henri IV. Car à partir du règne du roi Henri IV la Gascogne a rejoint le domaine royal et son histoire ne se distingue plus de celle de la France.
On apprend dans l’histoire de France les ruptures aux changements de dynasties ou de règnes à Paris. On verra que certaines de ces ruptures ont une incidence jusqu’en Astarac, mais que les ruptures dans la vraie vie des vrais gens sont plutôt de nature climatique, et que de génération en génération, la vie fut un continuum et une très lente évolution.
Pourquoi un blog ? Parce que sa lecture sera peut-être plus facile que celle d‘un livre. Parce que chacun pourra y piocher ce qui l’intéresse. Je présenterai cette histoire en suivant le fil des siècles. Les articles seront numérotés avec deux chiffres : celui du siècle, de 03 à 20, suivi d’un numéro d’ordre dans le siècle. Lorsque le texte d’un article se déroule sur plus d’un siècle, le premier chiffre correspond au siècle dans lequel débute le texte. Le premier article historique, avec le code 03-01, est consacré à la Novempopulanie, qui a précédé la Gascogne.
Le blog s’enrichira d'un ou deux articles chaque mois. Revenez-y. Laissez des commentaires. Pour plus de facilité, placez l'adresse du site dans vos favoris. Contactez-moi. David Spindler.